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Mes escales
10 juin 2005

Blogito ergo sum*

Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai un blog. Je me souviens que fin octobre, j'étais tombé par hasard sur un blog aujourd'hui disparu, que je l'avais lu en long en large et en travers, que ça m'avait beaucoup plu et voilà comment un soir en revenant de Marseille, j'ai commencé à écrire. Et depuis, j'ai quasiment écrit tous les jours. Sans vraiment de raison, à part essayer de trouver un truc à dire par jour.

Paradoxalement, je n'ai jamais vraiment écrit beaucoup avant. J'avais juste tenu un carnet de bord quand j'étais en Angleterre, mais ça ressemblait plus à une succession de notes qu'autre chose. Ce qui s'en rapproche le plus, c'est probablement la correspondance débridée que j'ai entretenu pendant des années avec pleins de gens. C'était avant qu' Internet et ses mails ne viennent dynamiter tout cela. Quasiment plus personne n'envoie de lettres manuscrites à ses amis maintenant, même moi, j'avoue. Je me venge un peu avec les cartes postales mais c'est une activité purement saisonnière.

Pourtant, le vrai courrier permettait des fantaisies difficilement réalisables sur internet. Il y a avait le concours de l'enveloppe la plus décorée (je conserve précieusement certaines oeuvres), celui de l'enveloppe qui ne devait surtout pas en être une (ça va de la lettre timbrée sans rien d'autre à la boîte de camembert ou de larges feuilles de bananier pliées,...) ou celui de la lettre qui pue (celles-là voyagent très vite),....

Mais celui qui a eu le plus de succès, c'est le concours du plus grand nombre de tampons, cachets, affranchissements, annotations,... et je n'en suis pas peu fier car c'est moi qui l'a mis au point.

Le principe consiste à envoyer une lettre à une adresse complêtement bidon le plus loin possible de préférence, en mettant l'adresse du véritable destinataire à la place de celle de l'éxpéditeur. Les noms des gens et des rues étaient de pures inventions, par contre les villes devaient vraiment exister et étaient choisies pour leur exotisme et leur isolement.

J'avais commencé en envoyant une lettre au Captain Krabathor à Kachemak City, Alaska. Et bien que cette "city" indienne ne devait comporter que quelques dizaines d'habitants, elle revint à son véritable destinataire au bout de 2 semaines avec un seul tampon portant la mention "N'habite plus à l'adresse indiquée". On l'avait raté de peu, ce M. Krabathor !

Il y eu de nombreux envois en Patagonie, en Amazonie, en Roumanie, en Chine,... et toutes les lettres finissaient par arriver avec un bon mois de retard et pleines de tampons en alphabet et langues inconnues.

Mais celle qui a mis le plus de temps, c'est une lettre que j'avais envoyé à Mr Regis, qui habitait Koala Street, sur Kangaroo Island en Australie. Pas de noms, pas de ville, donc il pouvait toujours chercher. Et les postiers australiens ont vraiment cherché. La lettre a fait le tour de l'île passant de bureau de poste en bureau de poste avec des mots pour les facteurs et à chaque fois un nouveau tampon. Elle est finalement revenue avec une vingtaine de tampons et une bonne dizaine d'annotations. Elle trône maintenant chez le destinataire encadrée tel un chef d'oeuvre (rien que ça !).

C'est peut être ça qui me plaît dans le blog, c'est un outil qui permet surtout de communiquer tout en étant ludique, créatif, esthétique et ouvert.

* Je blogue donc je suis  (René Descartes-Mères)

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Commentaires
P
T'es un mec inventif quand meme..ça me serait jamais venu à l'idée.
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